Quelle est votre avis au sujet d’un phénomène apparu ces derniers jours et qui consiste à exhorter les gens auprès des tombes lors de l’enterrement du défunt ?
Selon moi, l’exhortation auprès des tombes n’est pas un acte légiféré, et il ne convient pas d’en faire une habitude. Il se peut qu’elle soit légiférée s’il y a une raison valable à la faire, comme cela serait par exemple le cas si l’on apercevait des gens dans le cimetière rire, s’amuser et se faire des blagues lors de l’enterrement. Dans ce cas, il n’y a pas de doute que l’exhortation serait bonne et bienvenue, car il y a eu une raison valable qui a poussé à la réaliser. Mais le fait qu’une personne prenne la parole pour exhorter les gens alors qu’ils enterrent le mort, ceci n’a pas de fondement dans la guidée du Prophète et il convient donc de ne pas agir ainsi.
Il est certes vrai que le Prophète s’est rendu au convoi funéraire d’un homme parmi les Ansârs alors que la tombe n’était pas encore creusée. Il ( s’est alors assis et ses compagnons en ont fait de même autour de lui – l’écoutant et le révérant comme s’ils avaient eu un oiseau posé sur leurs têtes. Et le Messager avait une baguette avec laquelle il grattait le sol, et c’est alors qu’il s’est mis à leur parler de l’état de l’homme lors de sa mort et après sa survenue.[1]
De cela, il apparait clairement qu’il ne leur tenait pas un sermon d’exhortation. Il était simplement assis, entouré de ses compagnons, en attentant que la tombe soit creusée et s’est mis à leur parler, tout comme l’un d’entre vous aurait pu le faire avec ses amis en attendant l’enterrement du défunt, en se mettant à leur parler de ce sujet. Or, il existe une différence claire entre une discussion privée dans une assise et un discours prenant l’allure d’un sermon.
Aussi, lors de l’enterrement du défunt, le Messager avait l’habitude de se poser près de lui et de dire à ses compagnons : « Demandez pardon pour votre frère et demandez qu’on le raffermisse, car il est questionné en ce moment même ».[2] Ceci relève également d’une discussion privée et non pas d’un sermon.
[1] Rapporté par Ahmad (287/4), et Abû Dâwûd (4753).
[2] Rapporté par Abû Dâwûd (3221).
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