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Connaître Allah
  
  

   

Quelle attitude doit adopter le musulman vis-à-vis des actes de désobéissance largement répandus dans les pays musulmans comme l’usure, les femmes qui se découvrent, l’abandon de la prière, etc. ?

L’attitude que le musulman doit adopter a été définie par le Prophète (e) puisqu’Il a dit: « Quiconque d’entre vous voit un mal, qu’il le change avec sa main. S’il ne peut pas, avec sa langue. Et s’il ne peut pas, alors avec son cœur, et ceci constitue le plus bas degré de la foi ».


Nous tirons de ce hadith que le changement d’un mal s’effectue à trois niveaux :

 


1) Le premier niveau : le changement avec la main

Si tu détiens une forme d’autorité qui te permet de changer ce mal avec ta main, alors fais-le. Ceci peut potentiellement concerner tout homme lorsque le mal commis se passe dans le foyer dont il est à la charge, il peut dans ce cas condamner ce mal avec sa main. Par exemple, si une personne rentre chez lui et voit un instrument de musique et que cette demeure est bien la sienne, et que l’enfant qui s’y trouve est le sien, et que la femme qui s’y trouve est bien son épouse, il lui est alors envisageable de changer ce mal avec sa main, en brisant cet instrument par exemple, car il en a la capacité.


2) Le deuxième niveau : le changement avec la langue

Si on se retrouve dans l’incapacité de changer le mal avec sa main, alors on doit passer au second niveau qui consiste à changer le mal avec la langue. Et ce changement par la langue s’opère de deux manières :

- la première consiste à interpeler l’auteur du mal en lui disant d’arrêter, en parlant avec lui, voire en le réprimandant si la situation l’exige ;

- la deuxième consiste à prévenir les autorités lorsque le premier moyen n’est pas possible.


3) Le troisième niveau : le changement par le cœur

S’il n’est pas en mesure de changer le mal ni par sa main, ni par sa langue, qu’il le dénigre alors par son cœur, et ceci est le plus faible degré de la foi. Le dénigrement par le cœur consiste à détester le mal en question et à détester sa présence, en souhaitant qu’il n’ait jamais existé.

Aussi, il y a un point nécessaire d’éclaircir, auquel le Prophète (m) a fait allusion dans ce hadith lorsqu’il a dit: « Quiconque d’entre vous voit ».

Est-ce que le verbe évoqué ici (« ra’â ») signifie voir, avoir la certitude, ou bien simplement supposer[1] ?

Quant au fait de simplement supposer, cela n’a pas lieu d’être ici, car il n’est pas permis d’émettre de mauvaises suppositions envers le musulman !

Il ne reste alors plus que les sens de « voir » et « avoir la certitude ». [Et ces deux significations sont correctes:]

Le sens de « voir » est visé par le fait d’observer un mal de ses yeux. Quant à la « certitude », elle est possible lorsqu’on entend un mal (si on est dans l’incapacité de voir), ou bien lorsque quelqu’un de confiance nous rapporte un évènement.


Il nous apparaît clairement à ce stade que ce que le Messager (m) a voulu éviter que nous ne nous précipitions pour porter un jugement sur un individu à propos d’un mal tant que nous ne l’avons pas vu. « Quiconque d’entre vous voit un mal, qu’il le change avec sa main. S’il ne peut pas, avec sa langue. Et s’il ne peut pas, alors avec son cœur, et ceci constitue le plus bas degré de la foi ».


Certaines personnes me disent : « Je m’assois parmi ceux qui perpètrent des actes blâmables tout en détestant ce qu’ils font et en le dénigrant avec mon cœur. Est-ce que je tombe dans le péché ou non ? » avant d’ajouter: « Je prends Allah à témoin que je déteste ce mal avec mon cœur ».

Nous leur répondons qu’elles n’ont pas détesté ce mal avec leur cœur, car si tel avait été le cas, les membres de leur corps l’auraient alors détesté. En effet, le Prophète (e) a dit : « Il est dans le corps un morceau de chair qui, lorsqu'il est sain, tout le corps est sain, mais s'il est corrompu, tout le corps se corrompt. Il s'agit du cœur »[2].

Si leurs cœurs avaient réellement détesté ce mal, leur aurait-il été envisageable de se tenir avec ceux qui l’accomplissent ?


Et c’est à ce sujet qu’Allah (b) a dit : « Dans le Livre, Il vous a déjà révélé ceci : lorsque vous entendez qu’on renie les versets (le Coran) d’Allah et qu’on s’en raille, ne vous asseyez point avec ceux-là jusqu’à ce qu’ils entreprennent une autre conversation. Sinon, vous serez comme eux »[3].


Ainsi, on trouve parmi les gens ordinaires, certains qui s’imaginent qu’en s’asseyant dans un endroit où un mal est commis, ils ont appliqué la parole du Prophète (m) : « Et s’il ne peut pas, alors avec son cœur » alors que la réalité est différente.


En fait, la réalité comme je vous l’ai expliquée, est que quiconque dénigre un mal avec son cœur ne peut en aucun cas rester au milieu de celui-ci, aussi bien du point de vue logique que religieux.


On considère donc comme menteur celui qui affirme détester un mal tout en restant au milieu de leurs auteurs.


Certains m’ont alors dit : « En affirmant cela, tu as interdit de s’asseoir avec ceux qui se rasent la barbe, car raser sa barbe est un acte blâmable ! ».  


Nous répondons qu’il faut bien faire la distinction entre deux choses :

- La première : qui est d’accomplir un mal et la seconde : qui est la trace laissée par celui-ci.


Ainsi, si tu vois un homme accomplir un acte blâmable, fais en lui le reproche jusqu’à ce qu’il le délaisse, et s’il ne se résigne pas, alors ne t’assieds pas en sa compagnie, car dénigrer avec le cœur implique de ne pas s’asseoir avec lui.


En revanche, si tu rencontres des individus ayant déjà fini d’accomplir un mal avant que tu arrives, et qu’une trace de ce mal continue à apparaître sur eux, est-ce qu’il t’est permis de t’asseoir avec eux ? Oui, ceci t’est permis, car ce que tu vois est uniquement la trace de ce mal.


Aussi, faites bien la distinction entre la trace laissée par un mal et le fait de le commettre. Ne reste pas en présence de ceux qui rasent leurs barbes au moment où ils se rasent. En revanche, il n’y a pas de mal à rester en leur présence lorsqu’on les rencontre au marché, devant une boutique ou dans tout autre endroit similaire – sans négliger l’occasion de les conseiller autant que possible. Etant témoin de la trace d’une désobéissance, il est bon de les conseiller, car ceci fait partie de l’incitation au convenable et de la condamnation du blâmable.


Un exemple de cela serait que tu restes en présence d’une personne qui dégage une odeur de cigarette. Dans ce cas de figure, il n’y a pas d’inconvénient mais conseille-lui tout de même d’arrêter de fumer. En revanche, si la personne est en train de fumer, ne reste pas en sa compagnie car sinon, tu lui seras associé dans le péché.

 



[1] NdR : en arabe, ce verbe peut avoir les trois sens possibles.

[2] Rapporté par Al-Bukhârî (52) et par Muslim (1599).

[3] S.4, v.140.




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