Le Messager (e) a dit : « Quiconque d’entre vous voit un mal, qu’il le change avec sa main. S’il ne peut pas, avec sa langue. Et s’il ne peut pas, alors avec son cœur, et ceci constitue le plus bas degré de la foi »[1]. Qu’est-ce qui définit la capacité [de changer le mal], sachant que la plupart des gens autour de nous semblent s’être limités à la fin du hadith (c’est-à-dire avec « leurs cœurs »)?
Cette capacité signifie « posséder les moyens réels ». Ainsi, si quelqu’un possède les moyens réels de changer un mal avec sa main, alors qu’il le fasse avec sa main. A titre d’illustration, si tu aperçois un individu avec un instrument de musique et que tu es en mesure de le prendre et de le casser, alors il t’est obligatoire de le faire. Si tu te trouves dans une situation où ceci est du ressort des gouverneurs, alors il t’est alors obligatoire de passer à la deuxième étape qui consiste à amener le changement avec ta langue, que ce soit en demandant à cette personne de détruire elle-même cet instrument interdit, ou bien en informant les autorités capables de le détruire. Dans le cas où cela est hors de ta portée, alors le minimum pour changer cela est de le faire avec ton cœur, en détestant et en haïssant cette chose et en ne t’asseyant pas en sa présence.
Il convient d’évoquer ici un sujet que beaucoup de gens ignorent. Certains se tiennent à côté d’autres qui commettent des actes de désobéissance en pensant que le péché ne les concerne qu’eux uniquement. Or, ceci est incorrect. Il est obligatoire ici de recourir aux trois étapes citées : avec la main, la langue ou bien le cœur.
Et il est bien connu que celui qui déteste un acte avec son cœur ne peut en aucun cas s’assoir avec son auteur. Aussi lorsque cela arrive, lève-toi, quitte ce lieu et écoute la parole d’Allah (c) : « Dans le Livre, Il vous a déjà révélé ceci : lorsque vous entendez qu’on renie les versets (le Coran) d’Allah et qu’on s’en raille, ne vous asseyez point avec ceux-là jusqu’à ce qu’ils entreprennent une autre conversation. Sinon, vous serez comme eux »[2].
En fait, quiconque se tient en compagnie de l’auteur d’un méfait lui est associé dans le péché, et ce même s’il ne le commet pas lui-même, à moins qu’il ne soit mené de force à se tenir en sa compagnie, car celui qui est soumis à la contrainte est excusé.
[1] Rapporté par Muslim (49).