Se concentrer sur les paroles de l’Évangile
Je m’intéressais particulièrement aux études en cours qui suggéraient que les plus anciens manuscrits de l’Évangile indiquaient une source orale très ancienne, connue sous le nom de source Q, et que chacune des déclarations de Jésus (que la paix soit sur lui) devait être évaluée comme élément distinct et non comme faisant partie d’une narration globale. Car ce matériel narratif, qui entoure les déclarations de Jésus, ne fut ajouté que bien des années plus tard.
Le compte-rendu d’un témoin direct?
En fait, plus je faisais des recherches, sur ce sujet, plus je repensais à cette conversation sur l’évangile selon Jean que j’avais eue avec le prêtre du campus. Je réalisai que ce qu’il avait été incapable, ou plutôt réticent à m’avouer était que le ou les auteurs de l’évangile selon Jean avai(en)t menti. Il m’apparaissait évident, maintenant, qu’il ne s’agissait pas du compte-rendu d’un témoin direct, comme on le prétendait.
Je me trouvais dans une étrange position. D’un côté, j’appréciais la compagnie des autres membres de l’église que je fréquentais, qui étaient tous très engagés et pieux; faire partie d’une communauté religieuse était important pour moi. Mais d’un autre côté, j’avais de profonds doutes intellectuels au sujet de la présumée historicité des textes de l’Évangile. Et, le message que je déduisais des paroles de Jésus était de plus en plus différent de celui que comprenaient manifestement mes frères chrétiens.
S’interroger sur la doctrine de la trinité
Plus j’étudiais les paroles de Jésus, plus j’étais incapable de réconcilier la notion de trinité avec les versets qui m’apparaissaient les plus authentiques dans l’Évangile. Je me retrouvai face à de difficiles interrogations.
Où, dans l’Évangile, Jésus avait-il utilisé le mot « trinité »?
Si Jésus était Dieu, comme le prétendait la doctrine de la trinité, pourquoi adorait-il Dieu?
ET, si Jésus était Dieu, comment avait-il pu prononcer les paroles suivantes :
« Pourquoi m'appelles-tu bon? lui répondit Jésus. Personne n'est bon, sinon Dieu seul. » (Marc 10:18)
Avait-il momentanément oublié qu’il était lui-même Dieu? Allons donc!
(Entre parenthèses, j’ai eu une discussion avec une femme, qui refusait de croire que ce passage faisait partie de l’évangile selon Marc, jusqu’à ce que je lui donne la référence et qu’elle le constate d’elle-même!)
Le Coran
En novembre 2002, je commençai à lire une traduction du Coran.
Je n’avais jamais, auparavant, lu le Coran en entier. Je n’avais lu que des versets, ici et là, insérés dans des articles écrits par des non-musulmans.
Les mots ne suffisent pas pour décrire l’effet extraordinaire qu’eut ce livre, sur moi. Il me suffit de dire que le même magnétisme qui m’avait attiré vers l’Évangile à l’âge d’onze ans se présentait sous une nouvelle forme, beaucoup plus puissante. Car ce livre me parlait, comme l’avait fait Jésus, de sujets d’intérêt suprême.
Un guide autoritaire
Le Coran constitue un guide et apporte des réponses convaincantes à ces questions que j’avais passé des années à me poser au sujet de l’Évangile.
« Il ne convient pas à un être humain à qui Dieu a donné le Livre, la sagesse et la prophétie de dire ensuite aux gens : « Adorez-moi au lieu de Dieu. ». Mais il dira sûrement: « Soyez de fidèles serviteurs du Seigneur, puisque vous enseignez le Livre et que vous l’étudiez de manière assidue. » Et (Dieu) ne vous a pas commandé de prendre pour seigneurs les anges et les prophètes. Vous commanderait-Il de rejeter la foi après que vous vous soyez soumis (à Lui seul)? » (Coran 3:79-80)
Je fus attiré par le message du Coran parce qu’il confirmait de manière très puissante ces déclarations de Jésus que, dans mon cœur, j’avais toujours cru authentiques. L’Évangile avait été modifié, nul doute là-dessus, et ces choses que l’on avait retirées ou dénaturées, j’en étais sûr, avaient été laissées intactes dans le texte du Coran.
Des parallèles étonnants
Vous trouverez, ci-dessous, quelques-uns des parallèles qui achevèrent de me convaincre. Chacun des versets évangéliques que je cite provient des textes de la source Q, textes qui, selon les érudits d’aujourd’hui, contiennent les plus anciens comptes-rendus des enseignements de Jésus. Remarquez à quel point ils sont proches du message coranique.
La source Q et le monothéisme islamique (tawhid)
Dans Q, Jésus soutient, en des termes clairs, un monothéisme rigoureux.
Jésus répondit à Satan : « Il est écrit: tu adoreras le Seigneur, ton Dieu,
et c'est à lui seul que tu rendras un culte. » (Luc 4:8)
Comparez :
« Ne vous ai-Je pas enjoint, ô fils d’Adam, de ne point adorer Satan – car il est certes votre ennemi déclaré – et de M’adorer, Moi? Tel était le droit chemin [à suivre] et pourtant, il a égaré un grand nombre d’entre vous. » (Coran 36:60-61)
Q a le même point de vue que le Coran sur Aqaba (le chemin escarpé)
Q identifie le droit chemin comme un chemin difficile, que les mécréants choisiront de ne pas suivre.
« Entrez par la porte étroite; en effet, large est la porte et facile la route qui mènent à la perdition. Nombreux sont ceux qui s'y engagent. Mais étroite est la porte et difficile le sentier qui mènent à la vie! Qu'ils sont peu nombreux ceux qui les trouvent! » (Matthieu 7:13-14)
Comparez :
« On a embelli la vie d’ici-bas à ceux qui ne croient pas et se moquent des croyants. Mais ceux qui craignent (Dieu) auront une position supérieure à eux, au Jour de la Résurrection. » (Coran 2:212)
« Et qui te dira ce qu’est le chemin escarpé? C’est de libérer un esclave, de nourrir, en un jour de famine, un parent orphelin, ou un pauvre dans le dénuement. C’est être, en outre, de ceux qui croient et s’enjoignent mutuellement la patience et la compassion. » (Coran 90:12-17)
Q partage le point de vue du Coran sur la taqwa (la crainte de Dieu)
Q nous incite à ne craindre rien d’autre que le jugement de Dieu.
« Mes chers amis, je vous le dis: ne craignez pas ceux qui peuvent tuer le corps, mais qui n'ont pas le pouvoir de faire davantage. Savez-vous qui vous devez craindre? Je vais vous le dire: c'est celui qui, après la mort, a le pouvoir de vous jeter en enfer. Oui, je vous l'assure, c'est lui que vous devez craindre. » (Luc 12:4-5)
Comparez :
« C’est à Lui qu’appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre, et c’est à Lui qu’est due une constante obéissance. Craindrez-vous donc d’autres [divinités] en dehors de Dieu? » (Coran 16:52)
Q partage le point de vue du Coran sur les pièges de la dounya (i.e. de la vie d’ici-bas)
Dans Q, Jésus met en garde les hommes contre le fait de considérer les biens et plaisirs de ce monde comme une fin en soi.
« Mais malheur à vous qui possédez des richesses, car vous avez déjà reçu toute la consolation que vous pouvez attendre. Malheur à vous qui, maintenant, avez tout à satiété, car vous aurez faim! Malheur à vous qui maintenant riez, car vous connaîtrez le deuil et les larmes. » (Luc 6:24-25)
Comparez :
« La course aux richesses vous distrait jusqu’à ce que vous entriez dans vos tombes. Mais bientôt, vous saurez! (Encore une fois), vous saurez bientôt ! Si seulement vous saviez de science certaine! Vous verrez certainement le feu de l’Enfer. Vous le verrez, certes, avec l’œil de la certitude. Alors, ce jour-là, vous serez interrogés sur vos jouissances (éphémères). » (Coran 102:1-8)
Q met en garde les hommes contre le fait de prendre pour acquis leur entrée au Paradis
Les paroles suivantes de Jésus devraient apporter une grande humilité dans chaque cœur, étouffer toute arrogance dans la pratique spirituelle et décourager toute attaque contre un autre monothéiste :
« Je vous le déclare: beaucoup viendront de l'Orient et de l'Occident et prendront place à table auprès d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, dans le royaume des cieux. Mais ceux qui devaient hériter du royaume, ceux-là seront jetés dans les ténèbres du dehors. C'est là qu'il y aura des pleurs et d'amers regrets. » (Matthieu 8:11-12)
Voilà un enseignement important à graver dans la mémoire pour tous ceux qui choisissent de faire le bien.
Q ne mentionne rien sur la crucifixion ni sur aucun sacrifice
Nous avons vu comme les versets évangéliques les plus anciens – Q – sont similaires à certains versets coraniques. Il est également intéressant de souligner que Q ne mentionne nulle part la crucifixion ni la nature sacrificielle de la mission de Jésus… une omission franchement intrigante!
Il nous reste donc un Évangile ancien fort étonnant, un Évangile que des érudits non-musulmans considèrent comme plus proche, historiquement, de Jésus, un Évangile qui possède les caractéristiques suivantes :
Conformité avec le message coranique sur l’unicité de Dieu.
Conformité avec le point de vue coranique sur la destination de l’au-delà (Paradis ou Enfer), sur la base de nos actions terrestres.
Conformité avec la mise en garde coranique sur le fait de considérer la vie d’ici-bas comme une fin en soi.
Et…
Une ABSENCE totale de toute référence à la mort de Jésus sur une croix, à sa résurrection et à son sacrifice pour sauver l’humanité.
Tel est l’Évangile que les plus grands érudits non-musulmans contemporains ont mis au point pour nous… et cet Évangile nous guide, en autant que notre cœur y soit ouvert, dans la même direction que le Coran.
Mes chers frères et sœurs chrétiens : je vous supplie de vous interroger et d’implorer Dieu de vous guider sur cette question; croyez-vous vraiment qu’il ne s’agit que d’une coïncidence?
Répandez la nouvelle!
Je suis devenu musulman le 20 mars 2013. Et je souhaite partager ce message avec autant de chrétiens possible.