Il existe des accusations graves à l’encontre de ceux qui appellent au bien et qui condamnent le blâmable, comme lorsqu’on dit qu’ils sont hyper réactifs et qu’ils manquent de retenue, malgré le fait qu’ils rencontrent des difficultés et des peines et qu’ils doivent faire face aux méfaits des gens. Ils sont devenus à cause de ces accusations des sujets de plaisanterie dans les réunions, plus particulièrement chez leurs frères musulmans. Quel est le conseil de son excellence envers ceux qui bafouent sans cesse leur honneur et qui parlent à leur insu ?
S’en prendre à l’honneur des gens de bien n’est pas comme s’en prendre à autrui. Or ceux qui appellent au bien et condamnent le mal font partie des gens de bien. En outre, les diffamer revient en fait à bafouer l’appel au convenable et la condamnation du blâmable. Et il est à craindre de ces personnes qu’elles ressentent elles-mêmes au fond d’elles de l’aversion pour l’appel au bien et la condamnation du mal. Or ceci constitue un réel danger pour leur religion, car Allah (c) dit : « Ceci parce qu’ils ont de la répulsion pour ce qu’Allah a fait descendre. Il a rendu donc vaines leurs œuvres »[1].
Il est donc nécessaire de protéger ceux qui ordonnent le convenable et interdisent le blâmable, de les supporter et de défendre leur honneur, car ils se sont chargés d’une responsabilité immense et d’une obligation collective applicable à tous.
Cependant, je dis qu’il n’est pas non plus possible de dire que ceux qui ordonnent le convenable et interdisent le blâmable sont à l’abri de toute erreur, comme cela est également le cas pour nous-mêmes. Nos frères qui ordonnent le convenable et interdisent le blâmable sont confrontés à des difficultés et des peines dont nous demandons à Allah (c) qu’Il en fasse pour eux une expiation de leurs péchés, ainsi qu’une élévation de leurs degrés, et nous demandons à Allah (c) qu’Il les soutienne.
Et leurs bonnes actions sont très largement supérieures aux erreurs commises par certains membres des corps religieux. Il arrive que certains membres de ces équipes se laissent parfois emporter par leurs émotions et leur désir ardent (de faire le bien) au point qu’ils ne parviennent plus à se contrôler. Cela est d’ailleurs arrivé aux compagnons (j) lorsque le bédouin qui est rentré dans la mosquée y a uriné : ils avaient crié sur lui et l’avaient vivement réprimandé jusqu’à ce que le Prophète (e) les ait fait taire.
En effet, il se peut qu’un individu possède une forte ardeur [à faire le bien] et une fougue intense, qui lui font perdre ses moyens lorsqu’il est confronté à un mal. Néanmoins, il ne nous est pas permis d’extrapoler un tel cas pour s’en prendre à l’ensemble des membres des milices religieuses, ou pour remettre en question toutes les œuvres accomplies par un tel individu. Il nous est en revanche obligatoire de lui chercher des excuses, de prendre contact avec lui et de lui montrer clairement quelle est la voie droite à adopter pour régler correctement les choses.
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