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Connaître Allah
  
  

   

Le degré ultime de la servitude est de se soumettre et se conformer [à la volonté d’Allah] avec amour et humilité. Ainsi, le fait de prendre les ordres et interdits d’Allah  en haute considération est sans aucun doute une manière de respecter Allah.

Allah  a dit :

 { ذَٰلِكَۖ وَمَن يُعَظِّمۡ حُرُمَٰتِ ٱللَّهِ فَهُوَ خَيۡرٞ لَّهُۥ عِندَ رَبِّهِۦۗ }

« Voilà ce qui doit être observé et quiconque prend en haute considération les limites sacrées d’Allah, cela lui sera meilleur auprès de son Seigneur[1]. »

Et Il a dit :

{ ذَٰلِكَۖ وَمَن يُعَظِّمۡ شَعَٰٓئِرَ ٱللَّهِ فَإِنَّهَا مِن تَقۡوَى ٱلۡقُلُوبِ }

« Voilà ce qui est prescrit. Et quiconque prend en haute considération les rites d’Allah, cela provient en effet de la piété des cœurs[2]. »

En fait, les actes de désobéissance ne se sont répandus et les actes blâmables et les passions néfastes ne se sont multipliés qu’à cause de la faiblesse de la foi qui se manifeste par une négligence vis-à-vis du respect de l’ordre d’Allah  et Son interdit.

Prendre les ordres et interdits d’Allah en haute considération consiste à ne pas transgresser les limites établies par les textes religieux, à s’y conformer sincèrement en respectant et acceptant scrupuleusement leurs exigences, leurs arguments et leurs preuves. Dès lors, il s’agit de s’y cramponner de toutes ses forces[3].

Ainsi, l’ordre d’Allah  et de Son messager  exigent et méritent un profond respect et une mise en application !

Allah  a dit :

{ وَمَا كَانَ لِمُؤۡمِنٖ وَلَا مُؤۡمِنَةٍ إِذَا قَضَى ٱللَّهُ وَرَسُولُهُۥٓ أَمۡرًا أَن يَكُونَ لَهُمُ ٱلۡخِيَرَةُ مِنۡ أَمۡرِهِمۡۗ }

« Il n’appartient pas à un croyant ou à une croyante, une fois qu’Allah et Son messager ont décidé d’une chose, d’avoir encore le choix dans leur façon d’agir[4]. »

Ibn Al-Qayyim (r) a dit :

« Deux facteurs font la droiture du cœur :

- Le premier : que l’amour d’Allah  prédomine au fond de soi sur tout autre chose aimée.

- Le second : de manifester un immense respect pour l’ordre et l’interdit puisque cela n’est qu’une conséquence de l’immense respect et la vénération que l’on éprouve pour Celui qui ordonne et qui interdit. Allah (c) a en effet blâmé ceux qui ne Le vénèrent pas ni ne vénèrent Son ordre et Son interdit. Allah (c) a dit :

{ مَّا لَكُمۡ لَا تَرۡجُونَ لِلَّهِ وَقَارٗا }

« Qu’avez-vous à ne pas vénérer Allah comme il se doit ?[5] »

Il a été dit au sujet de l’explication de ce verset :

« Qu’avez-vous à ne pas vénérer Allah et prendre en considération Sa grandeur suprême et Sa majesté divine ? » »

Ibn Al-Qayyim  a dit ensuite :

« Les signes du respect des ordres sont : respecter scrupuleusement leurs temps et leurs lieux ; étudier leurs piliers, leurs obligations et les moyens de les perfectionner ; s’empresser de s’en acquitter dès lors qu’ils deviennent obligatoires ; et d’éprouver de la peine, d’être rongé de chagrin et noyé de tristesse lorsqu’on faillit à l’un de ses devoirs… »

Ensuite, il a évoqué plusieurs signes du respect des interdits d’Allah. En résumé :

« - Chercher à s’éloigner de ce qui y incite, ce qui y mène ou qui y appelle et se priver de tout moyen qui peut y rapprocher.

- Se mettre en colère pour Allah lorsque Ses interdits sont transgressés et ressentir une tristesse et une blessure dans le cœur lorsque l’on désobéit à Allah sur Sa terre et qu’on viole Ses limites et Ses prescriptions religieuses sans que l’on puisse en modifier quelque chose.

- Ne pas trop se laisser aller dans l’utilisation des permissions religieuses ni en abuser jusqu’au point de s’écarter de la voie droite et du juste milieu.

- Ne pas interpréter les interdits d’Allah en cherchant à leur trouver systématiquement une explication rationnelle car cela affaiblit la soumission et l’obéissance aux ordres d’Allah . Au contraire, il faut se soumettre entièrement à l’ordre d’Allah et à Son jugement et les mettre en application, que l’on parvienne ou non à comprendre la sagesse divine qui est à l’origine de cet ordre ou cet interdit…[6] »

Et parmi les thèmes qui méritent une attention particulière, on retrouve qu’il est requis de la part des savants, des étudiants en science religieuse, des chercheurs et des intellectuels qu’ils s’appuient sur des preuves tirées de textes religieux, aussi bien dans leur recherche de la science que dans sa mise en application. « Effectivement, ce ne sont pas les textes qui manquent pour quiconque les connaît et sait comment en extraire les jugements religieux[7]. » Ceci étant, il est nécessaire et obligatoire pour ces personnes de se comporter avec ces textes comme un nécessiteux, qui cherche par tout moyen à y trouver la guidée et à se soumettre aux règles qu’ils renferment.

Et quelle belle parole de Sufyân Ath-Thawrî lorsqu’il affirme :

« S’il t’est possible de ne te gratter la tête qu’en te basant sur un récit prophétique, alors fais-le ![8] »

En revanche, celui qui – lorsqu’il considère les textes religieux authentiques – cherche à leur donner l’interprétation qu’il souhaite, ou les déforme de leur véritable sens par une interprétation farfelue, par une falsification excessive de leur sens, ou une explication conforme aux passions et aux désirs des gens, ou bien en recherchant la flatterie des laïcs et autres occidentaux, ne manifeste certainement pas l’attitude de la personne nécessiteuse vis-à-vis de ces textes, et ne vénère absolument pas leurs limites.

Ibn Taymiyah  a dit :

« Parmi les principes de base agréés de manière consensuelle par les compagnons du prophète et ceux qui les ont suivis dans le bien, il y a le fait de ne permettre à personne de contredire le Coran par son opinion, ses goûts, son raisonnement, son analogie ou ses ressentiments. En effet, il leur a été pleinement confirmé et prouvé par des preuves convaincantes et des signes clairs et évidents que le messager d’Allah est venu avec la guidée et la religion de vérité, et que le Coran guide vers la voie la plus droite[9]. »

Je pense que si les prêcheurs et les enfants du renouveau de l’Islam avaient compris ce principe juridique de façon correcte, et l’avaient ajouté à leurs programmes éducatifs, pédagogiques, réformistes et progressistes, cela aurait considérablement structuré leurs stratégies de prêche et de réforme, et ils auraient pu ainsi suivre le droit chemin.

Mais, il est regrettable de constater que certains d’entre eux ne prennent que peu en considération la valeur sacrée des textes religieux.

Hélas, de nos jours, les modèles et méthodes des groupes et factions de même que leurs intérêts et objectifs illusoires deviennent les critères de base pour les affaires religieuses.

Nous implorons Allah de nous préserver de ces maux !!

 



[1] [S. 22, v. 30]

[2] [S. 22, v. 32]

[3] Littéralement : « d’y mordre avec ses molaires. »

[4] [S. 33, v. 36]

[5] [S. 71, v. 13]

[6] « Al-Wâbil As-Sayyib » (p. 24- 39).

[7] « Al-Hisbah fil-Islâm » (p. 65).

[8] « Al-Jâmic li-Akhlâq Ar-Râwî » (vol. 1/ p. 142) et « Dhamm Al-Kalâm wa Ahlih » (vol. 1/p. 181).

[9] « Majmûc Al-Fatâwâ » (vol. 13/p. 28).




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