Ô communauté d’enfants…
Etant donné que la bonté envers les parents est un acte pieux de très grande importance, acte pour lequel les serviteurs d’Allah parmi les prophètes, les messagers et les pieux ont concouru 26Un aperçu de cela a certes déjà été évoqué dans un passage précédent., il convient de mentionner à ce stade quelques éléments de description de la bonté des savants très versés dans la science envers leurs parents. Nous souhaitons que ceci soit un moyen de stimuler et de décupler la ferveur des jeunes gens vertueux particulièrement, ou bien du grand public de manière plus générale.
Parmi cela, on relate au sujet de l’imam Abû Hanîfah que sa mère lui ordonnait de l’emmener aux cours de cUmar Ibn Dharr afin qu’elle puisse l’interroger sur un sujet qui ne lui était pas clair, bien que son fils était l’imam de son époque. Malgré cela, Abû Yûsuf [son élève] rapporte : « J’ai vu Abû Hanîfah porter sa mère à dos d’âne jusqu’à l’assise de cUmar Ibn Dharr, car il lui était détestable de devoir rejeter sa demande ».
Et Al-Hasan Ibn Zyâd a dit : La mère d’Abû Hanîfah fit le vœu de faire quelque chose puis ne put l’accomplir. Elle demanda à Abû Hanîfah de lui délivrer un verdict religieux. C’est donc ce qu’il fit mais elle n’en fut point satisfaite et dit : « Je ne me satisfais que de l’avis de Zurcah Al-Qâss ». Abû Hanîfah l’emmena auprès de Zurcah. Ce dernier dit alors en s’adressant à la mère d’Abû Hanîfah : « Dois-je te délivrer un avis religieux alors que tu es en compagnie de l’érudit d’Al-Kûfah [en Iraq] ?! Abû Hanîfah dit alors : « Dis-lui ce qu’elle doit faire au sujet de ceci et cela ». C’est-ce qu’il fit et elle en fut satisfaite.
Par ailleurs, on retrouve le récit de Muhammad Ibn Bishr Al-Aslamî qui a dit : « Il n’y avait personne de meilleur envers sa mère dans Al-Kûfah que Mansûr Ibn Al-Muctamir et Abû Hanîfah. Et Mansûr Ibn Al-Muctamir enlevait les poux de la tête de sa mère. »
Quant à Haywah Ibn Shurayh – qui comptait parmi les très grands savants – il avait l’habitude de prendre place dans son cercle d’enseignement afin d’instruire les gens. C’est alors que sa mère venait lui dire : « Lève-toi, ô Haywah et va donner le grain aux poules ! », sur quoi il se levait et délaissait l’enseignement.
Et Muhammad Ibn Al-Munkadir a dit : « Mon frère cUmar a passé la nuit en prière tandis que j’ai passé la mienne à masser le pied de ma mère. Et je ne considérais pas que sa nuit était meilleure que la mienne ».
Et Hajar Ibn Al-Adbar touchait le lit de sa mère avec sa main et s’y retournait dedans afin de s’assurer de son moelleux et de son confort, puis il y alitait [sa mère].
Et quant à l’imam Ibn cAsâkir, le grand Hâfidh, la référence de la région du Shâm en matière de hadith, on lui demanda quelle était la cause du fait qu’il soit venu tard dans la région d’Asfahân. Il dit alors : « Car ma mère ne m’en a pas donné l’autorisation ».
Quant à l’historien de l’Islam, l’imam Adh-Dhahabî, il a dit en retraçant la vie d’un des imams [de la ville] d’Alexandrie: « Je brûlais d’envie de le rencontrer et m’attristais de ne pas pouvoir le faire, mais mon père ne m’a pas donné la possibilité de voyager [pour aller le voir]».
Et il a dit en retraçant la vie d’un des imams de Baghdâd : « Je désirais ardemment me mettre en route pour aller à sa rencontre mais je ne m’y risquais pas par crainte de mon père, qui me l’avait interdit ».
Et à une occasion, un imam a voyagé puis a dit : « J’avais promis à mon père et lui avait juré que je ne me lancerais pas dans cette expédition plus de quatre mois, et [je suis donc rentré] par crainte de lui désobéir...»
Ô toi qui t’es montré bon à l’égard de tes parents et qui t’es dévoué pour eux avec compassion et respect, qu’Allah augmente ton profond attachement [envers eux] ! Attelle-toi à cela et sois-y constant, tu trouveras – de la part de ton Seigneur – de quoi réjouir tes yeux et libérer ta poitrine.
Ô toi qui a désobéi à tes parents ou à l’un d’eux, crains Allah (I) au plus profond de ton âme. Ne sais-tu donc pas que la désobéissance envers les parents est une charge qui te retombera dessus à coup sûr ?
Et qu’as-tu dans le cœur pour avoir laissé tes deux parents ou bien l’un d’entre eux verser des larmes de tristesse et d’accablement ?! N’as-tu pas su qu’à cause de cela, tu courrouces ton Seigneur et que tu commets du mal envers toi-même ? Aussi, crains Allah (I) et implore le pardon pour ton péché, rachète ta faute en t’empressant d’être bon à leur égard et en demandant leur pardon. Il se peut qu’Allah nous pardonne ainsi qu’à toi.
Ô Allah, met-nous à l’abri du mal de l’âme [incitatrice] et de la passion.
Ô Allah, fais-nous parmi ceux qui, lorsqu’ils entendent une parole, la suivent de la plus belle façon.
Ô Allah, accorde-nous la bonté envers nos parents, et fais que nos enfants soient bons envers nous.
Ô Allah, honore-nous d’un bienfait dans ce monde et d’un bienfait dans l’au-delà et préserve-nous du supplice du feu.