Il n’est pas autorisé de diffuser les erreurs et d’offenser l’honneur de leurs auteurs, tout comme de remplir nos assises de médisance et de diffamation[1] envers ces personnes, car, certes, Allah nous a interdit cela : « Ô vous qui avez cru ! Qu'un groupe ne se raille pas d'un autre groupe : ceux-ci sont peut-être meilleurs qu'eux. Et que des femmes ne se raillent pas d'autres femmes : celles-ci sont peut-être meilleures qu'elles[2]. » Il se peut que la personne que l’on cherche à rabaisser soit meilleure que ceux qui cherchent à la dénigrer. Ainsi, le fait de rechercher des manquements à ton frère constitue en soi un manquement dans ta propre personne.
De même, si tu souhaites rectifier un manquement que tu as remarqué chez un gouverneur, ou une personne quelconque, que cela se fasse par un conseil sincère, de manière privée entre toi et lui. Quant au fait que tu fasses cela dans une assise, ou que tu t’exprimes dans un audio, ou que tu parles sur le minbar[3] ou dans un discours et que tu offenses les gouverneurs, ou tes frères, alors ceci n’est pas un acte permis. Cela ne fait pas partie du bon conseil, mais ce n’est qu’une humiliation, et ces deux choses sont différentes.
En effet, le bon conseil, c’est Allah qui l’a prescrit, Il l’a ordonné au messager r, et il constitue une bonification des choses. En revanche, l’atteinte aux personnes constitue une aggravation. Et ces deux choses sont opposées : « Allah distingue celui qui sème le désordre de celui qui fait le bien[4]. » Celui qui veut améliorer les choses ne propage pas les propos de ses frères lorsqu’ils se trompent, il ne les offense pas et ne cherche pas à les rabaisser. À l’inverse, à lui de s’asseoir avec la personne concernée ou de s’adresser à lui par les divers moyens de communication et de s’entretenir en privé avec lui.
En effet, il se peut que la personne n’ait pas connaissance de son erreur. Il l’avertit ainsi de cette erreur pour qu’il puisse s’en écarter, sans informer quiconque de cela.
Tel est le conseil sincère qui est une preuve de la pureté des âmes et l’affection présente dans les cœurs, c’est celle-ci qui conduit à la rectification du désordre, et qui fait fructifier la fraternité entre les musulmans et préserve leur intimité. Certes, celui qui couvre son frère, Allah le couvre dans la vie d’ici-bas et dans l’au-delà.
[1] Tiré du nom arabe : « Namima », qui désigne le fait de faire circuler des informations dans le but de nuire.
[2] Sourate « Les appartements », v.11
[3] Chaire sur laquelle l’imam de la mosquée prononce son prône le vendredi notamment.
[4] Sourate « La vache », v.220