Mohammed r libéra l’esprit des hommes – au moyen de la révélation divine qu'il reçut – de son assujettissement aux contes et légendes, de sa soumission aux statues et autres fausses divinités, et de son adhésion à des idées qui contredisent la raison, comme l'affirmation qu'Allah s'est choisi un fils parmi les hommes et qu'Il l'a sacrifié sans qu'il ne se soit rendu coupable d'un péché ou qu'il n'ait commis une erreur, et ceci, pour [prétendument] racheter les péchés de l'humanité.[1]
Avant la venue du Prophète Mohammed r, l’esprit des Arabes était dominé par de nombreuses croyances et légendes incompatibles avec la saine raison, qui ne peut accepter que ce qui s'accorde avec elle. Une croyance prédominante de la période d'ignorance antéislamique était que des pierres ou du bois sculptés par les gens de leurs propres mains pouvaient leur être bénéfiques ou néfastes. Ils les adoraient alors en les plaçant au même rang qu'Allah, voire en les substituant à Lui. Ils craignaient leur vengeance et intimidaient ceux qui les suivaient, de sorte que leur faculté à discerner le vrai du faux pour tout ce qui touchait à ces croyances était anéantie.
Allah I envoya alors le Prophète Mohammed r avec la religion de l'Islam, qui honora l'être humain en le dotant d'une raison et lui attribua la responsabilité de mettre en application les obligations et les commandements religieux, tout en dispensant le fou qui a perdu la raison et l'enfant qui n'a pas encore atteint la maturité intellectuelle nécessaire.
L'Islam encouragea, incita fortement, et même récompensa celui qui fait travailler sa raison dans la recherche des lois universelles et des réalités scientifiques, tout comme il prohiba, sans distinction, toute substance ayant un effet néfaste sur la raison comme les boissons alcoolisées.
La première chose que l'Islam épura des superstitions et des mythes est la croyance, [cette croyance] qui s'adressa à la raison pour la convaincre de la vérité avec laquelle le Coran vint et pour réfuter les faux credo des ignorants, telle la foi en la pluralité des divinités. On peut prendre pour exemple la parole d'Allah I : ( Allah ne S’est point attribué d’enfant et il n’existe aucune divinité digne d'adoration avec Lui. Si c’était le cas, chaque divinité s’en irait avec sa propre création et certaines seraient supérieures aux autres. Gloire et Pureté à Dieu ! Il est bien Supérieur à tout ce qu’ils décrivent. )[2]
Cet argument clair en des mots si concis montre que le vrai Dieu est un Créateur agissant qui est bénéfique envers Son serviteur et le protège de tout mal. Ainsi, s'il y avait eu un autre dieu avec Lui, le second aurait aussi créé et agi, et serait entré en rivalité avec le premier ; et s'il avait pu le contraindre et s'attribuer à lui seul la divinité, il l'aurait fait. S'il n'avait pas pu le faire, il se serait isolé avec sa propre création, comme le font les rois dans ce bas monde en isolant leurs royaumes les uns des autres. Donc, si l'un des deux ne peut contraindre l'autre et s'imposer à lui, il ne peut alors se produire que l'une des trois possibilités suivantes :
- soit chacun d’entre eux part et s'isole avec sa création et son royaume,
- soit l'un d'entre eux devient plus fort que les autres,
- soit ils se soumettent tous à la souveraineté et la royauté d'une seule divinité, qui agit sur eux sans qu’ils ne puissent agir sur elle.
L'agencement des mondes céleste et terrestre, leur interdépendance et leur fonctionnement selon un système parfait, qui ne change ni ne s'altère, font partie des preuves les plus frappantes que leur Organisateur est unique et qu'il n'existe pas d'autre divinité que Lui.
De la même façon qu'il est impossible qu'il y ait, pour cet univers, deux seigneurs créateurs de force égale, il est impossible qu'il y ait deux divinités dignes d'être adorées l'une autant que l'autre.
Cette justesse et cette précision dans l'argumentaire, destiné à démontrer l'authenticité de ce avec quoi est venu le Prophète d'Allah, Mohammed r, à savoir le tawhid (le pur monothéisme) - le fait que le Créateur soit un et qu'Il soit le seul digne d'être adoré - a un écho beaucoup plus fort dans l'esprit de ceux qui raisonnent, que la prétendue croyance que Dieu est le troisième de trois, ou que les statues partagent une part de Sa seigneurie et de Son droit à être adoré.
Y a-t-il donc une chose plus grandiose que ce concept très clair du monothéisme duquel s’était écartée l'humanité à l’époque où le Prophète de la miséricorde, Mohammed r, fut envoyé ? Et y a-t-il une croyance en Dieu plus compatible avec la logique et la raison saine que celle-ci ?
[1] Ce que les chrétiens appellent « la rédemption par la crucifixion » (note du traducteur).
[2] Les croyants, sourate 23, verset 91.