le jihād en islam
approche islamique le jihād en islam, dans le sens guerrier du terme, prend une signification légale, licite, dans la mesure où il est considéré comme défense. une défense de soi, de sa famille, de sa patrie et de sa religion. de là, il est considéré comme étant la plus pure de toutes les guerres, de tous les points de vues : que ce soit le but, le style du combat, les conditions et les réglementations de son déroulement, l’échéance ou l’arrêt des hostilités, les effets ou les séquelles de cette guerre. toutes les étapes de cette guerre jihād sont clairement distinctes, que ce soit dans les versets du qur’ān, dans les hadiths du prophète, comme pour chaque musulman. mais le fanatisme borné et les manipulations exercées, fussent-ils dans les traductions erronées du qur’ān, celles des hadiths ou de la grande majorité des textes de la tradition islamique, menèrent à une vraie méconnaissance de l’islam. à quoi s’ajoute le refus obstiné du fanatisme ecclésial de reconnaître l’islam comme la troisième et dernière révélation du monothéisme, et surtout le fait d’insister à en faire un parti de lutte, et par-là, un domaine à combattre, en fournissant des faits incorrects pour justifier les attaques ou même son élimination. tout cela provoqua incontestablement une immense confusion dans le concept même du mot jihād chez les occidentaux, de sorte qu’une idée inexacte finit par s’implanter, disant que l’islam a été répandu par l’épée, qu’il actionne la guerre, fomente la haine et la discorde, excite à la violence et à la brutalité, à quoi s’ajouta, ces derniers temps, les termes de terreur, terrorisme et terroristes ! pour réfuter ces impostures, il suffit de montrer ce qu’allah a ordonné comme justice et équité : ne point mélanger les choses, ne point confondre les données ou la vérité ; ne rechercher que la vérité ; ne jamais calomnier ou médire. nombreux sont les versets qui le prescrivent, à ne citer que : « o gens du livre, pourquoi confondez-vous le vrai avec le faux et taisez-vous la vérité en le sachant ? » ( iii : 71 )
cependant, on ne peut nier l’effort de tant d’honnêtes occidentaux, qui ont démenti ces calomnies, qui ont essayé de rectifier ces images ou ces données faussées, furent-ils anciens ou modernes, à ne citer que thomas carlyle : les héros et le culte des héros ; gustave lebon : la civilisation des arabes ; sygrid hunke : le soleil d’allah brille sur
l’occident ; marcel boisard : islam et occident, maurice bucaille : la bible, le coran et la science, qui montrèrent preuves en main, non seulement que l’islam ne s’est pas répandu par l’épée, par la force ou la contrainte, mais montrèrent comment les musulmans ne se livrèrent jamais à aucune destruction, ne commencèrent jamais une attaque, que le fanatisme imputé aux musulmans n’est que légendes et pure propagande ennemie, démenties par d’innombrables preuves. le messager d’allah passa treize ans à makkah, incitant vers la cause d’allah par la sagesse et la bienveillante exhortation. le résultat direct de ce bref séjour fut l’adoption de l’islam par des gens de toutes les classes, bien que la plupart étaient du nombre des déshérités. le prophète n’avait point de fortune pour les soudoyer, tel que le prétendent quelques esprits mal tournés, n’avait point de pouvoir grâce auquel il pouvait les attirer ! il n’avait que le message divin qu’il reçut : « et nous ne t’envoyâmes que miséricorde pour les univers » ( xxi : 107 ) une miséricorde totale, universelle, qui se manifesta dans toutes les actions et les attitudes de muhammad. malgré cette attention profondément humaine, extrêmement persévérante, l’islam était attaqué des païens et des mécréants. les musulmans ont subi toutes sortes d’atrocités, de supplices, de tortures et de tourmentes, surtout les déshérités d’entre eux, les esclaves et ceux qui n’ont point d’appui. car au début de sa parution, l’islam était considéré comme un schisme, par les manipulateurs du message chrétien, comme le schisme d’arius, de mani ou de tant d’autres, qui refusèrent la déification de jésus. mais rien ne détourna ces jeunes musulmans de leur religion, de leur choix délibéré ou ébranla leur foi. tels de vrais héros, ils résistèrent solidement, malgré leur nombre réduit, et malgré leur pauvreté. personne d’entre eux ne s’est apostasié ou succomba aux tentatives variées des mécréants. ce qui continue à faire le désespoir des missionnaires jusqu’à nos jours.
le qur’ān et la sunna (la tradition du prophète), sont les sources principales de l’islam, dans lesquelles on trouve, expliqués et précisés, les significations variées du jihād. quiconque se réfère à ces versets ou à ces hadiths, saisira clairement l’étendue du vrai sens de ce terme, qui subit de longues distorsions ou amputations, pour le restreindre obstinément à celui de guerres sanguinaires, exterminatrices, genre croisades. tandis qu’en réalité, celui qui combat pour la cause d’allah,
est une sorte de noble chevalier, au profond sens du terme, dont l’éducation était formée selon les critères les plus élevés du caractère chevaleresque. un guerrier qui se conforme aux obligations et aux interdictions divines qui lui ordonnent le contrôle de soi, non seulement durant le combat, mais aussi avant et après son déroulement. avant la bataille, le combattant se doit d’être libéré de toute convoitise, se doit de ne point aller en campagne pour un quelconque profit personnel, fût-il pour son clan, sa famille ou pour tout autre intérêt matériel, terrestre. il a l’obligation de se plier aux conditions et aux règlements prescrits par allah, pour le jihād, comme il a l’obligation de combattre pour l’amour d’allah. et même cette expression, combattre pour l’amour d’allah, ne désigne pas seulement de prendre part à une bataille pour répandre la parole d’allah, mais s’applique aussi à tous les domaines, dans le sens où l’on est censé oeuvrer bénévolement, apprendre à donner, aimer l’acte de donner sans s’attendre à une rémunération quelconque. cela signifie aussi que le combattant doit se conformer aux ordres d’allah, d’être prêt à mettre fin immédiatement à la guerre, dès qu’une transgression est commise contre l’une de ses conditions, nonobstant l’état dans lequel se trouve le vaillant chevalier combattant. qu’il soit vainqueur ou ayant subi un tort quelconque par l’ennemi, les prescriptions divines ne peuvent être transgressées. le qur’ān ordonnant distinctement : le contrôle se soi, la prohibition de la vengeance, et le fait de s’en tenir aux strictes implications de la morale. toutes ces ordonnances concernant la bataille, la guerre ou le combat, sont considérées avoir affaire avec ce que le prophète appelait : « le petit jihād. » car un combat de guerre est d’une durée passagère, déterminée par le début et la fin des hostilités. quant au « grand jihād », à cette vraie et durable conquête que le combattant, comme tout autre musulman, se doit de mener sa vie durant, c’est le jihād avec soi-même. un jihād à mener à tout moment, très consciencieusement, afin de ne point s’infléchir du droit chemin, et par-là, nuire à soi-même ou à autrui. l’application sociale et extérieure de l’expression « al-jihād al-açghar » de petite guerre, le jihād le plus petit, n’est que secondaire, et ne constitue, en réalité, qu’un effort, qu’un combat fourni en une courte durée, relativement parlant, et quelle que soit la durée de la bataille. tandis que le « jihād al-akbar », ce grand jihād, le jihād le plus grand, la vraie véritable guerre sainte que doit mener chaque être humain, digne de cette appellation, est d’ordre purement intérieur et spirituel.
à noter la distinction qu’il y a entre les deux appellations : « le jihād le plus petit » et « le jihād le plus grand » sinon la différence serait : le petit et le grand. mais cette distinction entre diminutif et superlatif ne désigne pas seulement qu’il y a une différence entre petit et grand, mais qu’il y a des degrés variés de différenciations entre toute une série de genres de jihād : une étendue de petits jihād, et une étendue de grands jihād. l’échelle est en rapport avec le côté évolutif de la personne, et c’est par-là que le sens de sainteté est englobé dans le terme, car tout l’effort doit se passer sous les normes de la parole d’allah et ses prescriptions, dans le chemin de rectitude. cette distinction repose sur un hadith du prophète qui, rentrant d’une campagne, fit cette distinction : « nous sommes revenus du jihād le plus petit, au jihād le plus grand. » car la principale raison d’être de la guerre est de faire cesser un désordre quelconque et de rétablir l’ordre ; de mettre fin à une injustice pour rétablir justice et équité, le but même de la guerre étant l’établissement de la paix, dans la vraie étendue du terme, et non dans le sens du vagabondage qui se passe de nos jours, où un seul état se veut impertinemment seigneur et maître de la terre ! cette grande guerre sainte représente la lutte de l’homme contre les instincts, les vrais ennemis qu’il porte en lui-même, c’est-à-dire contre tous les éléments qui, en lui, sont contraires à l’ordre et à l’unité, contraire à cette sérénité pacificatrice à laquelle on doit aboutir. d’ailleurs rené guénon l’a très bien démontré dans son ouvrage sur les symboles de la science sacrée, et d’autres écrits. il ne s’agit donc pas d’anéantir ces éléments contraires, mais de les transformer, en les guidant vers l’unité de la personne. puisqu’un des principaux devoir de l’être humain est de réaliser l’unité en lui-même, afin d’arriver à réaliser l’unité de la pensée et celle de l’action, d’abord, et, à un niveau beaucoup plus élevé, l’unité entre la pensée et l’action. face à une telle maîtrise de soi, rien ne peut plus nuire à cet être humain.