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Connaître Allah
  
  

   

Sa miséricorde envers les animaux et êtres inanimés

Nous avons évoqué précédemment le fait que la miséricorde prophétique était si vaste qu’elle pouvait inclure le mécréant, en plus du croyant monothéiste. Nous allons voir maintenant que la miséricorde du prophète  a outrepassé les limites de l’espèce humaine pour atteindre la faune, la flore et même les êtres inanimés.


Le prophète  a dit par exemple : « Un homme empruntait son chemin lorsqu’il ressentit une soif intense. Il trouva un puits et y fit halte pour s’abreuver. Lorsqu’il s’éloigna, il vit un chien haletant, qui se nourrissait de terre humide à cause de sa soif. Il se dit alors : « Certes, ce chien subit la même soif que la mienne ». Il descendit [à nouveau] dans le puits et remplit sa khuff[1] d’eau, puis la serra entre ses dents, remonta du puits et abreuva le chien. Allah lui fut Reconnaissant [pour cet œuvre] et le pardonna ».


- [Ayant entendu cela,] les compagnons dirent : « Ô messager d’Allah ! Serions-nous récompensés pour ces bêtes ? »

- Il répondit : « [Oui], il y a une récompense pour tout animal vivant[2] ». 


Ainsi, par ce fondement général : « Il y a une récompense pour tout animal vivant », le prophète  a précédé l’ensemble des associations et rassemblements qui militent pour le respect des droits des animaux et appellent à bien les traiter.


C’est bien de plusieurs centaines d’années qu’il les précédés lorsqu’il a dit à une autre occasion : « Une femme a été châtiée à cause d’une chatte. Elle l’a enfermée jusqu'à ce qu’elle en meurt et entra en Enfer à cause de cela. Et lorsqu’elle l’a enfermée, elle ne l’a pas même pas nourrie ni abreuvée, sans même la laisser se nourrir d’insecte[3] ».


Le prophète  voulait, par cela, enseigner à ses compagnons la douceur et la bienfaisance envers les animaux. Il leur a expliqué que de tuer des animaux sans autorisation, ou de provoquer leur mort pouvait suffire à entrer en Enfer – qu’Allah nous en protège ! Or, ceci n’existe toujours pas dans les lois contemporaines auxquelles se réfèrent les gens de notre époque.


En outre, le prophète a  fortement mis en garde contre le fait de tuer des animaux gratuitement. Il dit à ce propos : « Aucun homme ne tue un oiseau, ou quelque chose de plus grand, manquant de respecter son droit, sans qu’Allah ne l’interroge dessus le jour du Jugement »


- Ils dirent : « Ô messager d’Allah ! Quel est son droit ? 

- » Il dit : « Son droit est qu’il l’égorge pour la manger, et qu’il ne coupe pas sa tête [inutilement] pour la jeter[4] ».


Par ailleurs, le prophète  a ordonné la bienfaisance lors du sacrifice des bêtes. Il dit à ce propos : « Allah a décrété la bienfaisance dans toute chose ! [Ainsi], lorsque vous tuez, faites-le de manière propre. Et lorsque vous sacrifiez, faites-le de manière propre. Et que l’un d’entre vous aiguise sa lame, et qu’il repose sa bête[5] ».


Un des savants rapporte que certains occidentaux se sont convertis à l’Islam lorsqu’ils ont pris connaissance de l’éthique de l’islam vis-à-vis du sacrifice ; ce qui indique, [une fois de plus,] la perfection de cette religion en tout point – et la louange est à Allah, et le bienfait vient de lui.


Aussi, le prophète  dit : « Ne prenez pas une chose vivante comme jeu[6] », c’est-à-dire : « Ne prenez pas les animaux vivants comme cibles de vos flèches », car cela est en contradiction avec la miséricorde avec laquelle le croyant doit se parer.


Le prophète  réprimait l’injustice et la tyrannie envers les animaux, et accordait beaucoup d’importance à cela. Un jour, il entra dans le jardin d’un homme des Ansars[7] et vit un chameau. Lorsque celui-ci vit le prophète, il gémit et se mit à pleurer. Le prophète  vint à lui et se mit à caresser son museau, ce qui l’apaisa.

- Il  demanda : « Qui est le propriétaire de ce chameau ? »

- Un jeune homme parmi les Ansars vient et dit : « C’est moi, Ô messager d’Allah ».


- Il  dit alors : « Ne vas-tu pas craindre Allah dans cette bête qu’Allah t’a octroyée ? Il vient de se plaindre à moi que tu le faisais souffrir de douleur et l’astreignait à des corvées interminables[8] ».


Quant aux êtres inanimés, ils avaient également droit à leur part de miséricorde « Muhammadienne ». Al-Bukhârî rapporte que lorsque le minbar[9] du prophète  lui fut érigé, le palmier sur lequel il reposait se mit à geindre tel un enfant. Il descendit du haut du minbar et resserra le palmier contre lui. C’est alors que ses cris devinrent comme ceux de l’enfant que l’on console. Il  dit alors : « Il a pleuré à cause des rappels qu’il a entendu ».


Al Hasan, lorsqu’il rapportait ce récit, pleurait et disait : « Ô peuple musulman ! Même le bois pleure devant le messager d’Allah  par désir ardent de le voir ! Vous êtes encore plus dignes de souhaiter sa rencontre ».

 



[1] NdT : la Khuff est une sorte de bottine en cuir, que portaient et portent encore les Arabes.

[2] Hadith unanimement reconnu. Littéralement: « pour tout ce qui possède un foie muqueux », ce qui désigne les bêtes vivantes, car le corps et le foie des bêtes mortes s’assèche.

[3] Hadith unanimement reconnu.

[4] Rapporté par An-Nasâ’î.

[5] Rapporté par Muslim.

[6] Hadith unanimement reconnu.

[7] Ansars : parfois traduit par le terme “Auxiliaires”, désigne les compagnons qui l’ont accueilli à Médine lors de son émigration, et qui ont ensuite pris sa défense.

[8] Rapporté par Abû Dâwûd, et considéré authentique par Al-Albânî.

[9] NdT : Le Minbar est une chaire à trois marches, sur laquelle montait le prophète (e) pour sermonner ses compagnons lors du discours du Vendredi, et à d’autres occasions.




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