Est on tenu de nourrir l'intention de sortir de la prière en prononçant le salut final?
Devrais-je au moment de procéder au salut final de ma prière nourrir l'intention de mettre fin à celle-ci? Ma prière serait elle valide, si je ne nourrissais pas cette intention?
Louanges à Allah
Le prieur n'est pas tenu de nourrir à travers le salut final il prononce l'intention de sortir de la prière. S'il procédait à l'ultime salut de la prière sans avoir formuler une intention quelconque, cela lui suffirait. C'est l'opinion de la majorité des jurisconsultes hanafites , chafiites et hanbalites.
Ibn Qoudamah (puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit: «En procédant au salut final, on nourrit l'intention de mettre fin à la prière. Si on ne nourrit pas cette intention…, la prière est nulle selon Ibn Hamid; c'est ce qui se dégage apparemment d'un texte de Chafii car cela revient à prononcer une formule à l'une des deux extrémités de la prière, ce qui nécessite qu'on soit animé d'une intention, comme c'est le cas avec le takbiir. (la prononciation de la formule: Allahou akbar).»
Selon un texte reçu d'Ahmad (puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) l'absence d'une intention en ce moment n'entraîne pas la nullité de la prière; C'est l'avis juste puisque l'intention initiale formulée à l'entame de la prière s'étend à toutes les parties de la prières y compris le salut final. Si le renouvellement de la formulation de l'intention s'imposait, on l'aurait précisé, comme c'est le cas avec le takbiir initial car il s'agirait alors d'un acte cultuel. Or il n'est pas nécessaire de formuler l'intention de terminer un acte cultuel. Assimiler le début à la fin de la prière est inexact. L'intention est nécessaire au début et elle s'applique à toutes les parties de la prière, ce qui n'est pas le cas pour la fin. C'est pourquoi on différencie le début et la fin dans toutes les pratiques cultuelles.
Certains de nos condisciples disent qu'on nourrit lors de la prononciation du double salut l'intention de mettre fin à la prière. Si en plus on nourrit l'intention de répondre au salut des deux anges et au salut de ceux qui se trouve derrière le fidèle, au cas ou celui sert d'imam, ou au salut de l'imam et à celui des autres, au cas où le fidèle prie derrière un imam, cela ne fait l'objet d'aucun inconvénient. C'est ce que confirme un texte d'Ahmad dans lequel il dit: «il prononce l'ultime salut avec l'intention de répondre à celui de l'imam, compte tenu de ce que Mouslim a rapporté d'après Djabir ibn Samourah qui dit: «quand nous avions prié avec le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) nous disions au sortir de notre prière: «salut à vous! Salut à vous!» Le Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui) nous regarda et dit: «pourquoi retournez vous vos paumes comme les queues de chevaux excités? Quand l'un d'entre vous salue à la fin de sa prière, qu'il se tourne vers son compagnon sans retourner ses paumes.» Selon une autre version, «il suffit à l'un d'entre vous de poser sa main sur ses fesse et de saluer ses compagnons à sa droite et à sa gauche.» Abou Daoud a rapporté :« il a dit: le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) nous a donné l'ordre de répondre au salut de l'imam et de nous saluer les uns les autres. »
Ceci indique que la Sunna veut qu' en procédant au salut on entende l'adresser à ceux qui prient avec nous. C'est la doctrine d'ach-Chafii et celle d'Abou Hanifa. Abou Hafs ibn al-Mouslim, un condisciple (hanbalite) dit: «En prononçant le premier salut, on nourrit l'intention de mettre fin à la prière et, en prononçant le second, on entend saluer les anges gardiens et les autres prieurs, si on est imam, ou répondre au salut de l'imam et à celui des anges gardiens, si on prie derrière un imam.» Extrait d'al-Moughni (1/326).
An-Nawawi (puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit: «en prononçant l'ultime salut, doit on avoir l'intention de sortir de la prière? Il y a deux avis sur la question. Le plus juste est celui émis par les khurassaniens selon lequel cela ne s'impose pas puisque l'intention formulée à l'entame de la prière s'applique toutes les parties de celle-ci. C'est l'avis d'Abou Hafs ibn al-Wakil et Abou Abd Allah al-Khatan, comme l'auteur l'a affirmé. Selon imam al-Haramayn, c'est l'avis de la majorité. Le second avis est plus juste selon la majorité des iraquiens. Le compilateur (puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit : c'est ce qui se dégage de l'apparence de son texte recueilli par al-Bouwayti. C'est aussi l'avis d'Ibn Souraydj et Ibn al-Quas. L'auteur d'al-Hawi dit: cet avis est apparemment conforme à la doctrine. Il est aussi l'avis de ses disciples qui l'ont adopté par assimilation au début de la prière. L'avis juste est le premier. Selon ar-Rafiii cet avis est choisi par la majorité des jurisconsultes des dernières générations. Ces gens considèrent que le texte reçu d'ach-Chafii n'implique qu'une recommandation.» Extrait d'al-Madj mou' (3/457). Voir Bada'i as-sana'i (1/214).
Les malékites ont émis deux avis sur la question. L'auteur d'at.-Tadj wal Iklil (2/219) dit: «la condition portant sur la formulation de l'intention de sortir de la prière fait l'objet d'une divergence. Ibn Roushd dit: de même qu'on n'entre en prière qu'après un takbir qui marque l'intention d'entamer la prière, de même on n'en sort qu'avec un salut marquant l'intention d'y mettre fin. Si on prononce l'ultime salut sans nourrir aucune intention, cela suffit, vu l'intention formulée avant de commencer la prière puisque le prieur n'est pas tenu de renouveler son entrée en prière à l'accomplissement de chacun des piliers de la prière. Pour Ibn al-Madjichoun, il faut renouveler l'intention au moment de sortir de la prière. Pour Ibn al-Arabi, ce qui est connu dans la doctrine malikite est tout à fait le contraire.»
Allah le sait mieux