seigneur et maître en tout et pour tous ! de même, ne point porter atteinte à son prochain et ne point transgresser les lois, car cela tient de la juridiction. expliciter les dispositions de l’islam en politique, ses modalités et ses règles générales représentent un autre objectif. le pouvoir, en islam, revient à la umma , à l’ensemble du peuple ou de la communauté. sa forme est la consultation et non pas le despotisme ; son chef est l’imam ou le khalife, qui exécute la chari’a (la loi). c’est le peuple qui possède le droit de le nommer ou de le destituer. ce pouvoir juridique et politique concédé au peuple, revient au fait que le qur’ân s’adresse aux croyants dans leur ensemble, dans les versets concernant le pouvoir et l’etat, ainsi que dans les arrêts publics. l’équité absolue et l’égalité sont non seulement conseillées, mais sont tenues pour des critères, alors que l’injustice est strictement défendue. la vertu est foncièrement prise en considération dans tous les arrêts du qur’ân, qui préconisent la justice dans tous les domaines. la réforme financière est un des objectifs qui mettent fin à la tyrannie des fortunes et son empire ; aux attaques guerrières et leurs désastres ; à l’injustice imposée à la femme et son appropriation ; à l’injustice commise contre les faibles, les prisonniers et les esclaves. la richesse et les biens étant considérés comme une épreuve, une épreuve qui peut diriger vers le bien ou vers le mal. c’est pourquoi le qur’ân prescrit plusieurs moyens qui indiquent comment donner de ses biens, comment apprendre à donner pour aider son prochain, et qui répriment l’avarice et l’ostentation. apprendre à donner est, en fait, un pivot humain et moral d’une grande importance dans le qur’ân, car nous ne sommes que dépositaires, le vrai possesseur de tout étant allah.
on peut donc réduire la réforme financière du qur’ân, en général, dans les points suivants : il admet la propriété privée, à condition de ne pas priver ou de porter atteinte à autrui, et de ne pas frauder ; il interdit l’usure et les jeux de hasard ; permet de mettre les prodigues sous tutelle, pour préserver leurs biens ; impose la zakât (1)dès le début de l’islam ;
prescrit la subvention de l’épouse, en cas de divorce ; le soutient du nécessiteux et l’hospitalité due aux étrangers de passage ; les donations volontaires ; condamne l’exubérance, la prodigalité, l’avarice et la lésinerie. la réforme du système de la guerre vise l’écartement de ses ravages, et le maintient de ce qui représente le bien du genre humain. cette réforme peut être résumée comme suit : combattre les agresseurs est la première des règles, tout en interdisant de commencer l’attaque, d’opprimer ou de traiter injustement. le but de ce combat - après le fait d’avoir repoussé l’agression - est la défense de la religion, sans aucune contrainte. préférer la paix à la guerre, car la paix est l’état essentiel dans lequel les gens doivent vivre. être aux aguets, par précaution. user de miséricorde en temps de guerre et envers les prisonniers. c’est pourquoi le qur’ân insiste sur l’honneur, sur la probité, et condamne louvoiement et discrimination, préconise la droiture, conseil de tenir promesse, d’être fidèle aux traités signés et interdit la traîtrise. le statut de la femme est un des grands apports de l’islam qui, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, accorde des droits humanitaires, religieux et sociaux à cette « créature » tellement humiliée jusqu’alors. dans les temps préislamiques comme dans toutes les communautés, y compris celles des gens du livre (i.-e. juifs et chrétiens), elle était réduite à un état inhumain, discriminatoire. c’est avec la venue de l’islam que le qur’ân lui accorde les mêmes droits qu’à l’homme, à part ce qui fait exception, de par sa nature, en lui préconisant honneur, miséricorde et cordialité. avant l’islam, la femme faisait objet de vente et d’achat ; mariage ou prostitution lui étaient imposées ; elle était héritée en succession, et n’avait pas droit à l’héritage ; elle était même considérée comme objet souillé, profane, sans âme, par l’un des conciles de l’eglise ! son père avait droit de la vendre ou de l’enterrer vivante, à sa naissance. alors que l’islam lui accorda des droits de propriété, lui a permis d’hériter, et la combla de bienveillance, en rendant l’homme responsable de sa subvention, même si elle était riche ; lui accorda le droit de diriger ses propres biens, lui permettant la vente et l’achat, les donations, la défense de ses biens et le droit de recourir aux procédures juridiques. ce dont nombre d’occidentales ne connaissent presque pas encore !
dans cet éventail d’actes d’honneur accordés à la femme, le qur’ân abolit et interdit strictement la prostitution, l’adultère, et prescrit à leur égard de sévères sanctions : flagellation ou lapidation. de même, le nombre d’épouses, qui était illimité chez les juifs et les païens, le qur’ân le limite à quatre, sous conditions, comme la maladie incurable ou la stérilité, en insistant foncièrement sur l’équité et la miséricorde : « et si vous avez peur d’être inéquitables envers les orphelins, alors épousez d’entre les femmes qui vous plaisent, deux, trois ou quatre. mais si vous avez peur d’être injustes, alors épousez une seule, ou bien ce que vous possédez d’esclaves. cela est le moindre, pour éviter la partialité. » (4 : 3) . et un peu plus loin, dans la même sûrah, il est dit : « vous ne pourrez point être équitables entre les femmes, même si vous y tenez... » (4 :129) . donc, celui qui veut vraiment suivre les préceptes divins, n’a qu’à s’en tenir à ce qui est l’essentiel, à savoir : l’équité. le chemin à suivre et le choix à faire sont bien clairs. on ne saurait parler des principaux objectifs du qur’ân sans aborder celui de la liberté et de l’affranchissement des esclaves ou le traitement des prisonniers. il est vrai que le droit du plus fort a toujours été en usage, dans toutes les anciennes sociétés, et même de nos jours, à ne citer que l’insurpassable arrogance de la politique américaine actuelle, et son vagabondage déchaîné de par la terre ! toutes les anciennes civilisations ont maltraité les esclaves et leur imposaient les plus rudes des travaux, injustice et discrimination étant la règle. cet état de choses fut maintenu dans le judaïsme et le christianisme. l’esclavage resta en vigueur en europe et aux etats unis jusqu’à la fin du dix-huitième siècle. il ne fut aboli, en angleterre, que vers la fin du dix-neuvième. il ne serait même pas trop de dire que ces pays n’entreprirent ce genre de mesures que pour leurs propres intérêts coloniaux et impérialistes. d’ailleurs nul n’ignore à quel point la couleur de la peau continue à influencer dans ces sociétés. alors qu’avec la venue de l’islam, au septième siècle, le qur’ân prescrit l’affranchissement de l’esclave, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, tout en tenant compte de l’intérêt du propriétaire, et de la miséricorde envers l’affranchi.
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(1) la zakât n’est ni la dîme, ni l’aumône ou aumône légale comme la traduisent les orientalistes : c’est une somme précise, prélevée sur des revenus déterminés, à donner à des destinataires déterminés. ces destinataires sont mentionnés dans la sûrah 9, verset 60 (le repentir) ; les revenus sont désignés dans les hadiths du prophète.